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Dans ce deuxième tome d’une trilogie amorcée avec Les fiancés du 29 février (XYZ, 2009), le narrateur reconstitue peu à peu ce qui s’est passé lors de son récent séjour à Macao, la nouvelle capitale mondiale du jeu, où il avait été invité à présenter quelques-uns de ses courts métrages au Sonho Casino. Il a été drogué, et ses souvenirs sont flous.

Au hasard de notes prises dans un calepin, de mystérieux personnages ressurgissent: un sosie de Fernando Pessoa qui prétend avoir mis en scène, à la demande de décideurs occultes, les grands événements mondiaux des dernières années: le bogue de l’an 2000, l’attentat du 11 septembre, l’invasion de l’Irak et de l’Afghanistan, etc.; le propriétaire du casino, invisible et puissant, qui serait un ancien dictateur que tout le monde croit mort (Pol Pot, peut-être?); une artiste engagée qui se fait vamp le soir venu; une ancienne étoile de la dance music et un joueur compulsif, ami d’enfance du narrateur, qui réapparaît après avoir été déclaré mort et qui le met en garde contre un imminent danger.

«Le défi était de manœuvrer dans la zone trouble entre la réalité et l’illusion», dit Fernando au sujet de sa mise en œuvre du 11 septembre 2001. C’est ce que fait Jean Perron dans ce thriller baroque à l’écriture imagée. Le mot sonho signifie «rêve» en portugais. Tout n’est-il donc qu’illusion?

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Extrait

Macao est devenue la capitale mondiale du jeu, avec des recettes qui dépassent maintenant celles de Las Vegas. La compétition y est féroce pour s’assurer d’une part de marché. Comme d’autres maisons de jeu, le Sonho Casino veut se donner une dimension artistique. Mais au lieu de miser sur les spectacles à grand déploiement avec des noms célèbres à l’affiche, il a décidé de faire appel à des disciplines plus «alternatives» comme le microcinéma. […]

Le Sonho Casino se présente comme un espace de rêve à la fois oriental, occidental et universel, un lieu d’enrichissement tant spirituel et culturel que matériel et monétaire, dans une osmose entre la pureté de l’art et le goût du jeu.