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Lian vit à Hong-Kong avec son ami Fushi et il fait un ennuyeux travail de sollicitation téléphonique. Pour se détendre, il se rend souvent au Revolving Café où il est si obsédé par des strip-teaseuses électroniques qu’il se demande si elles ne sont pas réelles. Mais cette obsession est bientôt remplacée par une autre quand il rencontre Mei, dans un bordel, une jolie blonde qui sent la fleur de prunier et qui danse pour les clients. Lian développe aussi une passion pour les oiseaux quand, après avoir perdu de l’argent à l’hippodrome, il se rend au marché aux oiseaux de la rue Yuen Po pour y dénicher le spécimen qui lui apportera chance et fortune. Là, il fait la rencontre de Mianzi, un marchand d’oiseaux engagé dans un étonnant rituel de destruction avec qui il a un face-à-face aux conséquences imprévisibles.

Le marché aux oiseaux n’est pas le seul lieu fascinant de ce roman où l’île de Hong-Kong est très présente. À la suite des personnages, on découvre le trou à rats qu’a loué un médecin canadien pour qui Mei danse, on entre dans un bar de chiens et de chiennes sacrés, on traverse le Victoria Park, où des personnes âgées dansent sur du disco, on s’égare dans l’inquiétant district de Mong Kok, sillonné par les triades, une puissante organisation criminelle, on admire les grandes tortues vertes de l’île de Lamma, etc.

Pour tout dire, on est subjugué tout autant par les lieux que par les personnages et l’on est troublé par l’univers singulier que nous propose Émilie Andrewes.

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Extrait

Il est fou de cette fille. Avec plus de pièces, elle aurait peut-être enlevé son sous-vêtement, peut-être qu’elle aurait aimé ça. Peut-être qu’elle aurait libéré une odeur d’encens si forte que Lian l’aurait perçue à travers l’écran. Il voudrait tant qu’elle enlève ce petit morceau de pixel vert autour de ses hanches. Il voudrait tant sentir cette odeur de bois de santal dont tout le monde parle. Mais il faut plus d’argent. Et beaucoup de chance. C’est toujours la même histoire dans ce café à Hong-Kong.

On en parle

C'est assez ensorcelant. L'humour côtoie de près la férocité, la poésie. Elle glisse d'un registre à l'autre habilement. Décidément, Émilie Andrewes accède à une belle maturité. Suivons-la de près. Une beau 3 étoiles et demie.
– Tristan Malavoy-Racine, Voir-télé, 12 janvier 2011