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Elle se nomme Hélène, mais se fait appeler Joe parce qu’elle veut vivre en garçon comme Lady Oscar, son héroïne de dessins animés préférés, le capitaine de la garde rapprochée de Marie-Antoinette. Comme elle, elle aimerait vivre à une autre époque et réaliser de grands exploits, car elle a un imaginaire avide de drames. Mais elle doit se contenter de passer les journaux, puis de travailler dans une salle de bingo. Après tout, au début du roman, elle n’a que huit ans, même si elle prétend en avoir dix.

Hélène a trois sœurs, un père très occupé à être malheureux et une mère compréhensive mais stricte qui ponctue ses phrases d’un «C’é toute» sans réplique. Elle vit à Limoilou, dans un quartier sillonné par de nombreux désinstitutionnalisés de Saint-Michel Archange et peuplé de gens colorés dont le plus attachant est sans nul doute Monsieur Roger, un vieil homme qui rêve de mourir. Il passe ses journées à boire de la bière, assis sur une chaise en faux cuir fleuri, mais il accourt dès qu’on a besoin de lui. Hélène et lui développent une amitié indéfectible.

Le roman est traversé par une grande tendresse et rendu avec une grande vivacité. Hélène peut se rassurer: elle fait preuve d’autant d’héroïsme que Lady Oscar et sa vie est tout aussi palpitante que la sienne. La vraie aventure n’est-elle pas de vivre au quotidien?

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Extrait

Et puis, je suis morte […]. Un vendredi soir, à 16h17, au Canal Famille.
[…]

Avant même la tombée du générique, je me suis réfugiée dans la salle de bain. […] Oscar […] était morte, très morte, et elle m’abandonnait, comme ça, après tant d’années, en pleine bataille. Assise sur le terrazo gelé du plancher, je me suis pleurée pendant des heures. J’avais des douleurs de fusillée dans le ventre. […] je voulais mourir là, par terre, misérable, seule, au moins jusqu’au souper. Sans Oscar, j’étais une petite maigrichonne de onze ans coincée dans un quartier un peu pourri avec un père très maladroit dans sa recherche du bonheur et une sœur qui allait partir, peut-être pour toujours.

On en parle

En ouvrant le roman de Marie-Renée Lavoie, nous sommes immédiatement pris dans un ouragan de vie.
Qui aime les histoires d'enfance fait bien d'y entrer par ce roman émouvant, humain, drôle, d'une poésie et d'une tendresse extraordinaires
[...] où les mots glissent avec bonheur.
Une joie qui va droit au but, pour atteindre à coup sûr le lecteur.

– Suzanne Giguère, Le Devoir, 10 avril 2010

On s’émeut, on rigole franchement, tout en savourant cette écriture vive et ironique.
—Josée Blanchette, Le Devoir

Le premier roman débordant de vie de Marie-Renée Lavoie est l'une des plus belles suprises de la saison littéraire. Avec sa plume acérée, sa langue précise et son style énergique […]. Ce roman très vivant, humain et vrai vous offrira des moments de pur bonheur.
Moi & Cie, juillet 2010

Marie-Renée Lavoie, dont c'est le premier roman, excelle dans l'art de composer des dialogues, de recréer cette langue qui est celle de la génération qui a connu les K-Way et les sièges « banane ». 
—Sylvie St-Jacques, La Presse, 30 avril 2010

Lauréat
Prix de la relève littéraire Archambault 2011
Lauréat
Combat des livres de Radio-Canada 2012
Finaliste
Prix des 5 continents de la Francophonie 2011
Finaliste
Prix littéraire France-Québec 2011
Droits vendus en Allemand (Carl Hanser Verlag), Anglais (House of Anansi), Espagnol (Planeta Mexico), Français (Éditions Denoël), Indonésien (Marjin Kiri), Italien (Sperling & Kupfer)