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– Le corps a été retrouvé sur un banc de parc à cinq heures du matin. […] Cause du décès: intoxication à l’alcool, itinérance. […] Le lien avec vous? a demandé l’homme.
– Mon père, a répondu Alice.

[…]
– Voulez-vous signer ici?
Alice a alors pensé qu’elle allait signer un papier confirmant la déchéance de son père. Et sa fin. En août, à cinquante-cinq ans,
[…] sur un banc de parc, après des années de fuite, de chute, de rechute, d’errance, d’excuses, d’abandon et de trahison.

Alice rapporte les cendres de son père amérindien à Mékiskan, là où il est né et a grandi, à douze heures de train de Montréal. Elle y fait la connaissance de la vieille Lucy, une cousine de sa grand-mère qui vit dans une cabane et qui s’occupe de ses petits-enfants lorsque leur mère Jeannette, sa fille, se saoule à l’hôtel du village en compagnie d’un Ihimistikshiou, un Blanc. Partie pour vingt-quatre heures, Alice reste une semaine auprès de Lucy et découvre un monde où coexistent difficilement traditions amérindiennes et mode de vie des Blancs, où la forêt a été mutilée par les coupes à blanc, où les jeunes risquent fort de devenir délinquants et alcooliques, quand ils ne se suicident pas, mais un monde, aussi, peuplé de gens fort attachants. Alice en sera à jamais transformée.

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On en parle

Lucie Lachapelle dépeint les réalités des peuples amérindiens, sans toutefois tomber dans le récit moralisateur ou didactique. Un récit où misère, alcoolisme et viol contrastent avec richesse culturelle, croyances et dévouement.
Le Parchemin, février-mars 2010

Lauréat
Prix littéraire France-Québec 2011