Fermer

Poétique de l'invective romanesque

L'invectif chez Louis-Ferdinand Céline et Réjean Ducharme

L’invective n’est pas un sujet commode. Et sa forme littéraire est particulièrement récalcitrante! Couché sur la page, le corps de la violence ne se laisse pas aisément disséquer.

Marie-Hélène Larochelle nous invite à penser que la vitalité de l’invective fait de la lecture une épreuve, et que cela anime la littérature d’une force troublante. Il s’agit ici d’autonomiser la définition de l’invective en contexte fictionnel en théorisant sa force, l’invectif, notion qui prend le relais du performatif. Littérature homicide et écriture meurtrière, ces tendances déterminent un aspect du littéraire qui effraie encore la critique. Mais, forte de la conviction que la fureur est aussi une structure de créativité, l’auteure de cet ouvrage propose d’affronter des productions dont la monstruosité fait aussi la grandeur.

Traquant le romancier malin, soit celui dont la méchanceté est aussi astucieuse, l’enquête isole deux noms: Louis-Ferdinand Céline et Réjean Ducharme. Et il apparaît dans ces deux univers romanesques que le monde inspire aux auteurs des sentiments intenses qui se traduisent souvent par des écritures de l’excès, de l’outrance, voire de l’outrage. Explorant un autre versant de la conversation, les romans de Réjean Ducharme et ceux de Louis-Ferdinand Céline tendent des écritures du défi; et nous comprendrons que ce geste — le doigt qui pointe, la main tendue — est aussi le piège qui conditionne la réception.

Afficher
Finaliste
Prix Raymond-Klibansky 2010